Du 21 septembre 2011 au 31 mars 2012
Le château de Neuchâtel recèle des vestiges sculptés d'une rare qualité. Datés du milieu du XIIe siècle, ils constituent probablement le plus bel exemple d'architecture civile romane conservé en Suisse. Ils appartiennent à la première résidence des seigneurs de Neuchâtel. La survie d'un ensemble aussi ancien – environ 850 ans –, résulte de nombreux hasards heureux et du déplacement, à partir du XIVe siècle, du cœur du château vers de nouvelles constructions au nord, ce qui a permis de préserver l'ancien bâtiment des transformations et des adaptations successives. En 1450, la ville de Neuchâtel et une partie du château sont victimes d'un gigantesque incendie. A la suite de la catastrophe, l'ancienne aile romane est partiellement démontée et ses matériaux aussitôt récupérés pour la reconstruction. Huit cents ans plus tard, les archéologues eurent la chance de découvrir, prises dans les maçonneries gothiques, ces pièces architecturales romanes que l'histoire vouait à disparaître. A la fin du XVe siècle, l'aile romane est masquée sur deux de ses trois côtés par de nouvelles constructions – un pressoir à l'ouest et une galerie à l'est – qui protégèrent les murs d'origine.
En revanche, la façade sud, restée libre, fut ravagée par le percement de nombreuses fenêtres à diverses époques. La découverte des vestiges romans au milieu du XIXe siècle constitue sans doute le plus heureux des hasards. L'archéologie médiévale est alors en plein essor. C'est également à cette époque qu'est publié le fameux document de 1011, dans lequel Neuchâtel est mentionnée pour la première fois sous le terme flatteur de Novum Castellum Regalissimam Sedem, que l'on traduit par «Neuchâtel siège très royal». Cet anoblissement des origines de Neuchâtel rejaillit sur les vestiges romans du château, qui deviendront pour longtemps dans l'historiographie régionale le symbole de la Regalissima Sedes. L'exposition retrace le destin particulier de ces vestiges miraculeusement préservés, puis promus depuis 150 ans au rang de monument historique. A ce titre, ils ont été dégagés, documentés, étudiés, interprétés, restaurés et exposés par plusieurs générations d'archéologues, dont la riche production documentaire constitue un exceptionnel fonds iconographique et scientifique.
Conception: Christian de Reynier, Office cantonal de la protection des monuments et des sites
Textes et documentation: Christian de Reynier
Collaboration BPU: Sandra Ahles, Thierry Chatelain, André Frehner, Marion Kolly
Panneaux d'introduction: Olivier Attinger, Corcelles
Prêts: Office cantonal de la protection des monuments et des sites
Mise en espace: Monika Roulet – Decopub, Corcelles, avec la collaboration de Michela Varini et Aline Roulet
Remerciements: Cette exposition a été réalisée en collaboration étroite avec l'Office cantonal de la protection des monuments et des sites (OPMS). La BPU remercie en particulier Jacques Bujard, conservateur cantonal des Monuments et des sites et Christian de Reynier, archéologue à l'OPMS